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PATRIMOINE HISTORIQUE

  • salles-argeles
  • 31 oct. 2016
  • 6 min de lecture

Blason: De gueules à la tour cousue de sable sur une terrasse de sinople, au chef d'argent chargé de trois oiseaux aussi de sable. La corneille est un symbole de fidélité, présente dur les armes du vicomte du Lavedan . Le blason évoque le château de Salle (château d’Arzaas, XIIe-XIIIe siècle) et les trois corneilles des vicomtes du Lavedan. D'après J. Védère, le fond rouge évoque la vaillance des Lavedanaises qui contribuèrent à la victoire des montagnards sur les envahisseurs huguenots (1569). Toponymie : du gascon sala : étendue de terres placées sous la juridiction d’un châtelain. Salas est mentionné au XIIIe siècle dans le cartulaire de Bigorre. Dénominations historiques : Salas, Sales (XIIe s., Catulaires Bigorre) Salas (v. 1200-1230, ibid.) Sales (1285, Montre Bigorre) De Salis, latin (1313, Debita regi Navarre) Salas (1429, Censier Bigorre) Sales en Lavedan (1737-1758, Registres paroissiaux) Salles en Lavedan (à partir de 1759, ibid.) Salles (fin 18°s. Carte de Cassini).

Salles était le siège de l'archiprêtré et celui de la Faderne (regroupement des prêtres de l'archiprêtré ayant une cure ou non) de la Vallée de l'Estrème de Salles .

Sobriquet : Ets carboèrs, "les charbonniers" ou ets carbouès (exploitaient le charbon de bois dans le Bergons). On retrouve ce sobriquet attaché à différentes communes des Hautes Pyrénées (Bordères-Louron ...) Des charbonniers itinérants auraient participé au déboisement de la forêt pour gagner des terres arables. Les charbonniers passaient toute la journée dans la forêt pour abattre les arbres, construire la «foye» qui se consumait pendant plusieurs jours, extraire et redescendre le charbon de bois. La combustion de la «foye» laissant s’écharper en permanence un panache de fumée de la forêt, les charbonniers, étaient donc souvent affublés du sobriquet : ets ahumats (les enfumés). Certains habitants du village savaient eux aussi fabriquer le charbon de bois, connaissaient la technique pour "carboniser les meules",(processus complexe qui demande une grande maîtrise et une vigilance régulière, de jour comme de nuit) et ont en partie vécu pendant plusieurs générations de cette activité . Pour en savoir plus sur le travail du charbonnier : http://www.josephguegan.com/category/charbonnier/ http://www.josephguegan.com/2013/12/lart-du-charbonnier-refroidissement/ http://sd-6.archive-host.com/membres/up/9369f18b68dd387ed9303cedc7eefa68dbf4dbf5/A00_Albums/A001_Charbonnier/index.html Des recherches tendent à démontrer que les bûcherons itinérants étaient parfois issus de la communauté des exclus appelés aussi Cagots(1) : différents villages des Pyrénées abritaient une importante population de cagots dont l'origine reste mystérieuse. Interdits de contact direct avec les autres habitants, la terre et les aliments, les Cagots vont trouver des métiers compatibles avec ces superstitions. Une croyance affirmant que le bois ne transmettait pas les maladies comme la lèpre, les cagots exerçaient donc les métiers du bois (charpentiers, bûcherons, tonneliers, charbonniers etc.), mais ils étaient aussi forgerons et tisserands. cf « En Bigorre... La vie de mon pays » aux presses du Hameau en 1974 . Douze villages des hautes Pyrénées portent un sobriquet évoquant directement les Cagots (Aucun, Bun, Orleix, Ferrières...) ou des surnoms associés : Cabanac : « Ahumats de Cabanac », Esquièze-Sère : « Ets ahumats » enfumés, souvent synonyme de cagots.

On parle également des cagots de Bigorre dans un livre très ancien de 1783 appelé "De la lecture des Livres François", ainsi que dans « Argelès et ses vallées » par Henri d'Agrain vers 1930 (1) Le terme de Cagots tirerait ses origines d'un mot béarnais signifiant lépreux, et qui apparaît dans les textes vers l'an 1300. Un grand nombre de prescriptions pèsent sur eux, certaines sont orales, mais d’autres sont transcrites dans les « fors » (lois) de Navarre et du Béarn des 12ème et 13ème siècles. Les Cagots ne devaient pas approcher les autres hommes, et afin qu'on puisse s'écarter d'eux, ils étaient tenus de se signaler au public par la marque très apparente d'une patte d'oie rouge sur leur vêtement et devaient agiter une crécelle afin qu'on les entendent arriver, ils ne devaient pas habiter dans les mêmes quartiers, étaient séparés à l’église et n’avaient pas le même bénitier. Ils ne devaient pas marcher pieds nus (ce qui était courant pour les pauvres) . Ils ne pouvaient pas posséder de bétail ni manipuler de la nourriture. A Argeles Gazost le quartier dans lequel ils vivaient s'appelaient canarie du nom de la patte de canard, signe distinctif des cagots . Historique administratif : Pays et sénéchaussée de Bigorre. Lavedan. Estrema de Salles. Canton d’Argelès depuis 1790. Bergons, quartier de granges, non cité dans la première répartition de 1790, avant d’être réuni à Salles entre 1791 et 1801. Au XIIe siècle, La seigneurie de l’Estrème de Salles possédait un donjon autour duquel fut bâti le village, chef-lieu de la vallée regroupant dix communautés dont Argelès, Agos et Gez faisaient partie. La vallée du Bergons constituait la majorité du territoire de cette seigneurie. A la suite de la colonisation de certaines parties par les habitants du Val d’Azun (forêts et pâturages), les salois conquirent à leur tour quelques terres sur le versant de Saint-Pé. Cette vallée fait partie d’une des sept vallées du Lavedan. Salles était le siège d’un archiprêtré regroupant plusieurs prêtres à l’intérieur du diocèse de l’évêque de Tarbes.

Saint patron : L'église de Salles est dédiée à Saint Jacques, 25 juillet . Saint Jacques le Majeur fut choisi par Jésus comme disciple après Pierre et André . Jacques partit en Espagne pour évangéliser le pays . De retour à Jérusalem, Jacques y fut martyrisé, son corps transporté jusqu'au rivage de l'Espagne, près de Compostelle où il fut enterré dans une grotte . Saint Jacques est le Patron de l'Espagne . Depuis le Moyen Age, Compostelle est un grand centre de pélerinage catholique .

L’église Saint Jacques : de style roman elle date de 1380 . Construite sur des bases anciennes, l’église fut rénovée en 1723. Dédiée à St Jacques le Majeur, évangélisateur de l’Espagne, elle eut peut-être un rôle à jouer sur le chemin de Compostelle . Le pélerinage de St Jacques correspond à la reconquête de l’Espagne par le christianisme à partir du 9e siècle. À l'intérieur : Nef unique. Au dessus de la porte d'entrée on trouve la tribune . Le très riche retable du maître-autel a été acheté en 1734, à la chapelle de Pouey-Laün. C'est un rétable plat, monumental, en bois polychrome posé sur un socle en faux marbre. Quatre colonnes torses ornées de pampres et de feuillages encadrent deux toiles, celle de droite représente saint Jacques et celle de gauche, saint Pierre. Au centre, une niche dominant le tabernacle, abrite une statue de bois dorée représentant saint Jacques. Elle est surmontée à l'attique, par une toile évoquant l'Assomption de la Vierge. Le tabernacle doré sur sa partie de gauche, représente l'agonie du Christ au Jardin des oliviers. Il est entouré des trois apôtres endormis à ses pieds : Pierre, Jean et Jacques. Sur sa partie droite, il représente le portement de la croix avec la présence de Véronique et son voile. Au centre, sur la porte : un christ en croix. Il est généralement attribué à l'atelier Soustre. L'ensemble est chargé d'une décoration abondante sous forme de pampres, décors végétaux, putti et petits personnages nus. Présence de quelques statuettes qui méritent une attention particulière. Deux chapelles latérales : la chapelle sud au riche décor est dédiée à la Vierge. La Mater dolorosa faisait partie du retable de Pouey Laün. La seconde chapelle dédiée à Jésus a été édifiée en 1858. R. Ritter dans son ouvrage de Lourdes à Gavarnie nous informe de la présence de "sculptures sur bois assez curieuses" D'après la photo (1936) il s'agit de deux Vierges à l'Enfant, l'une assise , l'autre debout. Celle assise semble tenir une pomme, comme la statue d'Arras. Le baptistère ou plutôt l'armoire baptismale, encastrée dans le mur est caractéristique de la Bigorre : il se trouve à gauche de l'entrée . Vitraux historiés du XXe siècle. Cf De Lourdes à Gavarnie Balencie-Ritter. A noter un baptistère et une tribune qu

Superbe retable, à gauche saint Pierre , à droite saint Jacques, avec la statue au milieu de saint Jacques. Photo J. Omnès

A l'extérieur : L'église est d'origine romane avec une abside semi circulaire et deux chapelles latérales, l'une fût édifiée en 1723 pour la construction de laquelle la communauté de Salles vendit une terre, et l'autre en 1858 . Le clocher est en forme de dôme à impériale et le porche d'entrée est de facture classique, au linteau marqué 1716. Beau portail avec une niche centrale, encadrée par deux têtes énigmatiques.

L'histoire dit que c'est en passant devant cette église en 1380, que Gaston Fébus, allant à Cauterets, aurait retrouvé l'ouïe, en entendant les cloches sonner. Le document, preuve de cette guérison, se trouve à l'intérieur.

Document de 1380 offrant 200 florins pour une fondation, en remerciement de la guérison de Fébus.

 
 
 
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